2010

PIÉMONT

Le Piémont a connu une année froide et humide. Ce fut surtout une année où la connaissance et le travail dans les vignobles ont été primordiaux pour les producteurs. De nombreuses précipitations pendant la floraison (lorsque la fécondation doit avoir lieu) ont entraîné une récolte moins abondante que d’habitude. Les mois estivaux sont restés humides et frais. Ce n’est qu’à partir de septembre que l’on a subitement eu une belle météo automnale. Cela signifie que les cépages hâtifs comme le dolcetto et le barbera n’avaient subi que de mauvaises conditions climatiques, alors que le nebbiolo, qui n’est vendangé qu’en octobre, a encore pu profiter d’une belle météo automnale chaude. Cela a dès lors permis de produire de bons vins. En général, l’année 2010 peut ici être comparée à des millésimes classiques des années 80 et 90, caractérisés par des températures plus fraîches (mais assez classiques pour la région) que la majorité des années 2000. Les concepts clés pour le Piémont 2010 sont une acidité plus importante, des tanins plus affirmés et une conservation prolongée des vins. Ce sont donc des vins de garde.

NORD-EST DE L’ITALIE

Les producteurs de Vénétie, du Frioul et du Trentin-Haut-Adige n’ont pas été épargnés et ont vécu une année 2010 assez difficile. Ce sont ici aussi les meilleurs producteurs qui ont bien travaillé tout au long de la saison, qui ont récolté les meilleurs fruits. En tout cas, élégance, finesse et équilibre sont des termes toujours récurrents. Le Haut-Adige a encore bénéficié de la meilleure qualité avec une très belle arrière-saison en septembre et octobre. Dans le Frioul et en Vénétie, les températures sont par contre restées assez fraîches. En général, les vins blancs du nord-est de l’Italie étaient en 2010 meilleurs que les vins rouges. L’acidité élevée donne des vins blancs frais et parfumés aux niveaux d’alcool faibles alors que les vins rouges sont fins, élégants et assez légers.

TOSCANE ET CENTRE DE L’ITALIE

En Toscane, l’atout c’est l’hétérogénéité. D’importantes précipitations, surtout au printemps, ont occasionné ci et là quelques problèmes dans les vignobles, comme le mildiou et des moisissures. Dans ces vignobles, il était très important de travailler de façon sélective lors des récoltes. Le mois de septembre fut très chaud et sec, mais les fruits devaient encore bien mûrir. C’est pourquoi il était essentiel de patienter et de ne récolter que tardivement afin que les tanins soient suffisamment mûrs. De nombreux domaines ont récolté particulièrement tard. Bolgheri a, il est vrai, connu de la pluie pendant les vendanges alors que la Maremme a de nouveau été épargnée. La tendance générale pour le sangiovese en Toscane et dans le centre de l’Italie est généralement une acidité élevée, une belle fraîcheur, de l’élégance et des fruits rouges croquants. Cela confère un niveau de qualité rare au Brunello di Montalcino, le meilleur vin toscan en 2010. Vous trouvez ici des vins magnifiquement parfumés, presque éthérés, débordant d’énergie qui connaîtront une longue et belle vie.

SUD DE L’ITALIE

Dans le sud de l’Italie, on note une belle hétérogénéité entre les différentes régions. Pour la Campanie, ce fut la récolte la plus difficile de la dernière décennie. La pluie a fait un retour remarqué en août et puis encore en octobre, alors que les vendanges n’étaient pas terminées. Il n’y a pas eu d’autres solutions que de vendanger sous la pluie, mais il est alors difficile d’éviter les problèmes comme le mildiou et la pourriture. Ce sont surtout les cépages greco, fiano et aglianico (trois cépages tardifs) qui ont été mis à rude épreuve avant la récolte prévue début octobre. Dans les Pouilles, le temps chaud s’est prolongé jusque fin juillet avant de changer complètement. À partir du mois d’août, on a assisté à une période de canicule jusqu’au mois de septembre. Les raisins ont dès lors accusé un petit retard de croissance, mais ont encore pu mûrir dans les temps. Les cépages hâtifs comme le primitivo et le chardonnay présentent des taux d’acidité plus élevés qu’habituellement, ce qui a été accueilli positivement. Les cépages tardifs nero di troia, negroamaro et cabernet-sauvignon ont pu mûrir grâce à l’importante chaleur du mois d’août et de l’automne, pour donner naissance à des vins doux et ronds, un peu moins acides que d’habitude. Le gagnant dans le sud en Sicile, où le temps frais s’est prolongé jusqu’à la mi-août avant d’atteindre une température chaude idéale jusqu’aux vendanges en septembre et en octobre. Des acides parfaits, une fraîcheur exceptionnelle et des fruits croquants sont les mots clés qui peuvent conduire, selon certains producteurs, aux meilleurs millésimes ayant jamais existé. Ici, tout le monde est en tout cas pleinement satisfait de son vin.