Nombre de nos producteurs travaillent depuis des générations de façon organique, dans un respect maximal pour la nature. Cette méthode de travail est souvent le fruit d'une philosophie familiale et son but n'est pas nécessairement avec d'être certifiées biologique.
De plus en plus de grands producteurs italiens (références importantes comme Aloïs Lageder et Avignonesi) ont décidé de suivre la voie de la biodynamie. Leur but ? Proposer des vins plus équilibrés et d’une plus grande pureté.
Mais en quoi consiste exactement la viticulture biodynamique et pourquoi cet enthousiasme ? Beaucoup d’amateurs de vin connaissent bien évidemment le terme ‘biodynamie’, mais peu d’entre eux savent ce qu’il englobe exactement. A vrai dire, ce n’est pas tellement surprenant vu qu’aucun véritable texte n’existe jusqu’à présent - nous parlons ici de textes légaux - qui déterminerait les éléments requis afin d’obtenir l’appellation ‘biodynamie’, même si cette philosophie a déjà fait son apparition dans les années ‘20, au siècle dernier. Il est pourtant tout à fait possible, grâce à certains principes de base de la viticulture biodynamique, de décrire de manière assez fidèle cette philosophie.
Biologique vs biodynamique
L’analyse étymologique fait déjà apparaître une différence avec la viticulture biologique. La viticulture biodynamique est en fait l’abréviation de viticulture biologique-dynamique. Les partisans de la viticulture biologique-dynamique ont d’abord adhéré aux principes de la viticulture biologique, mais ont ensuite poussé leurs travaux de plus en plus loin.
La viticulture biologique
La viticulture biologique rejette l’utilisation de produits chimiques dans la vigne et croit tout d’abord en la nécessité d’un sol sain comme base à la fertilité. Les pratiques classiques de la viticulture biologique sont l’utilisation d’engrais verts (et donc pas d’engrais chimiques) et du compost, le travail régulier de la terre, la plantation diversifiée et enfin l’utilisation de pesticides naturels (mélanges d’herbes) contre les maladies et les parasites.
La viticulture biodynamique
La biodynamie défend également tous ces aspects car ils sont la base d’une agriculture écologique saine. Mais, entre-temps, la fertilité de la terre continue à diminuer. Il faut donc aller plus loin, faire plus que simplement nourrir la terre, il faut également la « guérir ».
Aloïs Lageder
C’est pour cette raison que la viticulture biodynamique est plus poussée que la biologique : on va intervenir activement de façon complémentaire (d’où l’ajout du suffixe ‘dynamique’) et faire appel, entre autres, aux forces cosmiques. Le but de la biodynamie est donc de rendre la vigne si saine et si fertile que les ceps puissent eux-mêmes être mieux protégés contre les maladies et parasites.
Le but ultime est de rendre la vigne à la nature, c’est-à-dire en parfaite harmonie avec la terre dans laquelle elle grandit et avec son cosmos ambiant, et de finalement rencontrer, sur le long terme, un plus grand succès grâce à un niveau qualitatif supérieur.
Les vins biodynamiques seraient donc plus « naturels » et donc mieux équilibrés et plus sains. Ceci est bien évidemment d’application jusqu’à ce que les raisins cultivés en biodynamie soient cueillis, ensuite le producteur en fera ce qu’il voudra : ajout de sucre, concentration, filtrage, sulfite (soufre), plus ou moins d’acidité... Notre conseil sera donc le même que pour les vins issus de la viticulture traditionnelle : goûtez d’abord !
La viticulture biodynamique se fonde grosso modo sur 2 piliers :
corne de vache
Le premier est l’utilisation de substances végétales, minérales et animales (préparations) qui stimulent la croissance et imprègnent la terre de forces positives. On va ainsi par exemple mettre du fumier de vache séché ou de petits cailloux broyés mélangés à de l’eau dans une corne de vache et placer celle-ci en terre pendant quelques mois.
Au printemps, on ressort alors de la terre la préparation séchée et durcie, on la dilue dans de l’eau (la préparation est ‘dynamisée’) et on en arrose le vignoble.
Le deuxième pilier est l’utilisation de l’influence des forces et cycles cosmiques et l’attention portée à l’équilibre des quatre éléments naturels : l’eau, le feu, la terre et l’air. Le soleil et la lune déterminent par exemple les périodes de vendange ou de travaux dans la vigne. Certains producteurs vendangent uniquement lors de la pleine lune afin que les raisins cueillis puissent absorber l’énergie de la lune.
Il est encore hasardeux de prédire ce que l’avenir de la biodynamie nous réserve. Mais si l’on se réfère uniquement aux très bons résultats obtenus jusqu’ici par ces vins, on peut déjà avancer que l’horizon de la biodynamie va de plus en plus s’élargir dans les prochaines années.
Qui ne se réjouirait pas en définitive d’une technique viticole avec un si grand respect pour la nature et la terre ?
